Cameroun : silence on meurt

28 octobre 2014

Cameroun : silence on meurt

Face aux drames, aux catastrophes qui touchent le petit peuple, certains de nos dirigeants ont choisi de démissionner. Le grave accident de Biyem-Assi est venu confirmer cette vérité implacable,

Le gros-porteur à l’origine  de l'accident de Biyem-Assi. Crédit photo : Prince Nguimbous.
Le gros-porteur à l’origine de l’accident de Biyem-Assi. Crédit photo : Prince Nguimbous.


Le 16 octobre, un camion en furie a fait 8 morts et une dizaine de blessés graves au quartier Biyem-Assi à Yaoundé. Ces élèves rentraient des classes après une dure journée sur les bancs, contents de regagner leurs domiciles où les attendaient surement un plat fumant d’Okok ou de haricot à la viande. Ils marchaient insouciants de la mort comme on l’est à cette âge-là.
Malgré la gravité de la catastrophe, c’est  6 jours après que le ministre des Transport, Robert Nkili est descendu sur les lieux. Sur les antennes du poste national de la Crtv, le patron des transports camerounais avait dit être « meurtri et préoccupé » par les obsèques de la mère de la Première Dame du Cameroun, Mme Chantal Biya qui se tenaient au moment de l’accident. En dehors du Mintransports, aucun autre ministre, ni le ministre de l’éducation de Base, ni celui de l’enseignement Secondaire ne s’est rendu sur les lieux pour consoler les parents, rassurer les responsables d’écoles ou réconforter les élèves du lycée de Biyem-assi, du collège Flemming, du complexe scolaire Nesca, qu’on imaginent traumatisés par la mort violente de leurs petits camarades. Pas un mot, une phrase, une lettre, une fleur, rien. Même pas un message à Joël Embiid, le basketteur camerounais des sixers de Philadelphie qui pleure Arthur Embiid son petit frère de 13 ans, l’une des victimes du drame.

Octobre meurtrier

Nos officiels sont soudain devenu muets, aveugles. Un silence assourdissant, que beaucoup de camerounais assimile à de l’indifférence pour le petit peuple. Le drame de Yaoundé qui est survenu quelques jours après un accident similaire à Ndokoti à Douala aurait pu être plus catastrophique étant donné que l’accident a eu lieu à la sortie des classes, donc à une heure de grande affluence.
Ici, il ne s’agit nullement de juger qui que soit mais de questionner les actes de ceux qui sont à la tête de ce pays. Un ministre, un gouverneur, un préfet, un maire n’est pas n’importe qui ! C’est un leader, un meneur d’hommes capable d’impulser une politique. Il a des devoirs, un rôle précis à jouer, dans son ministère, son territoire de compétence, c’est lui qui mène la danse. Alors lorsqu’il choisit le silence alors que les situations lui imposent de réagir promptement que penser ?
Dans cette histoire, les partis politiques ne sont pas non plus à acclamer. Eux qu’on n’a pas beaucoup entendus depuis le début de ce mois d’octobre meurtrier, (en dehors du Mouvement pour la renaissance du camerounais (Mrc) descendu à Biyem-Assi quatre jours après l’accident). Les tragédies de Biyem-Assi et de Ndokotti ne sont pas les seuls. Depuis le début du mois, il y eu des accidents à Bafang, Bafoussam, Nkongsamba où deux jeunes prêtes sont morts broyés dans leur voiture. Pas un message de nos politiciens pourtant jamais avares de mots quand il faut tirer sur le régime. Normal n’est pas ? On n’était pas en période électorale!

 

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Commentaires

Fotso Fonkam
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Non seulement il est resté muet, mais en plus il a réagi avec un amateurisme déconcertant! Il aurait même mieux fait de la boucler.