Lionnes Indomptables : quatre leçons pour les jeunes leaders de demain

30 juin 2015

Lionnes Indomptables : quatre leçons pour les jeunes leaders de demain

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Après leur brillante Coupe du monde au Canada, retour sur le pourquoi du comment du magnifique parcours des joueuses camerounaises.

Les Lionnes Indomptables sont rentrées au bercail le 22 juin après un brillant parcours à la Coupe du Monde féminine Canada 2015. Elles ont gravé en lettre d’or leurs noms dans l’histoire du football camerounais et africain en devenant après le Nigéria, la deuxième équipe africaine à atteindre les huitièmes de finale dans un Mondial.

Depuis leurs retours les pouliches d’Enow Ngachu ont eu droit aux honneurs d’un peuple en liesse et admiratif de la combativité d’une vingtaine de femmes. Leur victoire est d’autant plus héroïque que personnes ne les attendaient à ce niveau. Au–delà des éloges qui leurs sont adressées, le parcours des Lionnes Indomptables a de quoi inspirer les jeunes africains que nous sommes. Des belles leçons à retenir pour ceux qui aspirent au changement, à l’évolution sur le plan professionnel ou personnel.

Persévérant(e) comme une Lionne

Elles sont nombreuses à pratiquer le football depuis l’enfance. Mais se hisser au plus haut niveau n’a pas été facile pour elles. Il leur a fallu briser plusieurs tabous. Notamment en montrant que le football n’est pas un sport réservé à la gente masculine, convaincre leurs familles respectives de les laisser jouer dans un environnement aussi précaire que celui du sport au Cameroun. Un milieu où l’amateurisme règne en maitre.

Depuis plus d’un mois, le championnat de football camerounais est à l’arrêt. Les conséquences de cette situation sont très lourdes. Gabrielle Aboudi Onguené, le n°7 qui a impressionné le public par sa technique du jeu et sa rapidité en a souffert. Pour garder la forme, la jeune femme n’hésitait pas à s’entraîner parfois avec les messieurs. Seul, abandonné par les dirigeants du Ministère des sports et de la Fécafoot, qui refusaient d’organiser des stages de haut niveau pour ses filles, Enow Ngachu n’a jamais baissé les bras. Il s’est battu comme un beau diable pour le sacre de ses talentueuses pouliches.

Patriote comme une Lionne

Dans sa célébré chanson Les lionnes, Yannick Noah décrit la reine des animaux comme un animal qui sait donner sans jamais rien reprendre. A plusieurs reprises, la bande à Ngono Manie Michèle a démontré l’étendue de l’amour qu’elles portent à leur pays. Pourtant à trois reprises, après les Jeux de Londres en 2012, de la CAN 2014 où elles ont été terminées vice-championne d’Afrique et au cours de cette belle Coupe du ùonde au Canada, elles ont fait face à des problèmes de primes. Chassées du complexe académique de la Caf à Mbankomo pour factures impayées, elles n’ont jamais refusé de porter le drapeau contrairement à nos chers Lions, en grève lors de la dernière Coupe du monde au Brésil.

 Solidaire comme une Lionne

Le football est un milieu de compétition où il faut toujours se battre pour conquérir une place de titulaire. C’est pareil dans le monde du travail où la concurrence entre collègues peut être rude. Certains pour entrer dans les bonnes grâces des patrons ou se faire une place au soleil n’hésitent pas à recourir à toutes sortes de manœuvres : calomnies, rétention d’info, etc. Solidaires, toujours là les unes pour les autres, les Lionnes Indomptables sont comme une famille. Elles partagent une belle histoire d’amitié pour avoir tout ou presque connu ensemble. La gloire comme la galère des débuts.

 Confiant(e) comme une Lionne

C’est un fait : peu de gens voyaient les Lionnes arriver à un stade élevé de la compétition. Surtout au regard des conditions dans lesquelles elles sont préparées pour une compétition de cette envergure. Aucun match amical avec une sélection en haut du classement Fifa n’a été organisé à leur intention malgré les multiples relances du staff technique. Pour vaincre les adversaires et créer la surprise, les lionnes ont puisées dans plusieurs sources. Leurs compétences : des joueuses comme Gaëlle Enganamouit, Ngono Manie Michèle, Christine Manie, Edjangué Siliki ou Cathy Bou Ndjouh sont des professionnelles évoluant en Europe et aux Etats-Unis. Un mental d’acier : elles ont cru à leur chance. Prenant part pour la première fois à une Coupe du monde, elles ne se sont pas laissées impressionner sans pour autant faire montre d’orgueil. Elles sont restées humbles.

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Commentaires

Aboudramane koné
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Oui fier de ces lionnes, mais faudra que le vieux lion Biya passe te lire. Une lionne à la tête de la tanière, pas mal non? Mais faudrait pas remplacer aussi Paul par Chantal. Gbès est mieux que dra

Elsa Kane Njiale
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Lol, Gbès et mieux que dra. Le vieux lion est toujours d'attaque. C'est à la jeunesse de faire ses preuves. En fait, je voulais dire à travers mon post que tout les jeunes africains (moi y compris) peuvent s'inspirer du parcours des Lionnes pour avancer. Vu que les difficultés qu'elles ont rencontré, nous les traversons aussi d'une autre manière.

Christophe
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Je pense que pour que le pays avance, tout le monde doit travailler comme on fait les lionnes. Ne rien attendre de l'Etat pour réaliser leurs objectifs. Si les dirigeants successifs ont passé le temps à penser à eux et à leur famille uniquement de façon à généraliser cette manière de fonctionner au Cameroun, la nouvelle génération pour faire avancer le pays doit faire comme ces jeunes lionnes.

Elsa Kane Njiale
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Oui tout à fait. C'est vrai que c'est pas facile mais on a pas le choix.